Numéro : N° 01 / Cinéma burkinabè et culture de la paix : les crises sociopolitiques en question

Le résumé

Le cinéma, le septième art comme il est convenu de l’appeler, est la pratique artistique qui semble au mieux laisser transparaitre le quotidien des communautés. Ainsi, à travers le discours filmique, c’est la société elle-même qui se découvre et même se projette. Dès lors, et en prenant essentiellement appui sur le cinéma burkinabè, nous pouvons nous interroger sur la contribution du cinéma dans la marche de nos sociétés vers des horizons plus libres et plus radieux. Alors, quelle lecture le cinéma burkinabè fait-il des origines et des implications des crises sociopolitiques ? Quelles stratégies le cinéma burkinabè esquisse-t-il comme issues aux crises sociopolitiques ? Pour répondre à ces questions, il s’est agi dans la présente réflexion de voir la lecture que fait le cinéma des origines et des implications des crises sociopolitiques, d’une part, et d’autre part, d’analyser les stratégies que le cinéma esquisse comme issues aux crises sociopolitiques. Pour ce faire, dans une approche sémiotique, nous sommes parti d’un corpus de deux films burkinabè : Sia, le rêve du python de Dani KOUYATE et Le neveu de l’homme fort de Adama ROAMBA. Il ressort de notre analyse que les crises en Afrique s'expliquent par plusieurs facteurs et intègrent plusieurs dimensions. Ainsi, la tradition, le mensonge au sommet de l’Etat, l’isolement du pouvoir ou encore la mauvaise gouvernance sont autant de facteurs qui engendrent des crises tant sur le plan social que politique, en Afrique. Il s’ensuit naturellement la dictature, le totalitarisme, l’oppression des peuples, la misère, etc. Dès lors, pour des sociétés plus paisibles et plus épanouies, il s’avère impérieux pour les peuples de travailler à prendre leur destin en main. Cela passe, entre autres, par la réappropriation des traditions, l’éveil des consciences, la dénonciation des tares de la gouvernance voire la révolte populaire.

Abstract

Cinema, the seventh art as it is commonly called, is positioned as the artistic practice that seems to be at best transparent, the being and aspirations of our communities. Thus, through the discourse that builds film works, it is society itself that discovers and even projects itself. Therefore, and by drawing essentially on the cinema of Burkina Faso, we can question the contribution of cinema in the march of our societies towards freer and more radiant horizons. So, what is the reading of Burkina Faso cinema on the origins and implications of socio- political crises? What strategies does the cinema of Burkina Faso outline as a way out of socio-political crises? To answer these questions, the present discussion was to examine the film’s interpretation of the origins and implications of socio-political crises, on the one hand, and on the other, to analyze the strategies that cinema outlines as a way out of socio-political crises. To do so, in a semiotic approach we started from a corpus of two films of Burkina Faso: Sia, le rêve du python by Dani KOUYATE and Le neveu de l'homme fort by Adama ROAMBA. Our analysis shows that the crises in Africa are explained by several factors and integrate several dimensions. Thus, tradition, lies at the top of the state, isolation from power or bad governance are all factors that generate crises in Africa, both socially and politically. This naturally leads to dictatorship, totalitarianism, the oppression of peoples, poverty, etc. Therefore, for more peaceful and prosperous societies, it is imperative that peoples work to take their destiny into their own hands. This involves, among other things, the reappropriation of traditions, the awakening of consciences, the denunciation of the defects of governance and even popular revolt.

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Les mots clés

Crises sociopolitiques – Burkina Faso – cinéma - sémiotique